Semaine 1 : Tu te mets des horaires, tu suis les tutos de sport, tu manges raisonnablement, tu ne ressens pas le besoin d’alcool ; tu as l’âme d’une guerrière et une guerrière qui continue à se maquiller et à s’habiller (j’entends avec des tenues non assimilables à des joggings ou des pyjamas, aussi élégants soient-ils). Tu es fière et tu cries dans ta salle de bain : Fuck le coronavirus !
Semaine 2 : Tu commences à davantage dormir le matin. Tu as davantage faim et tu ne fais plus les tutos de sport mais tu les regardes. Tu te dis que c’est un peu pareil ; tu compatis à l’effort collectif. Tu es avec eux, mais tranquille dans ton canapé. Tu t’habilles, mais plus tard, en début d’après midi. Tu commences à acheter des bouteilles, mais des fillettes de rosé ou de champagne donc tu maitrises le contenu. Tu restes le poing levé.
Semaine 3 : Plus rien à foutre de ton heure de réveil, de toute façon, tu n’as pas grand-chose à faire et personne ne t’attend. Tu finis le rosé de la veille, exit le café du matin (il est 14h) et tu grapilles le reste de tes Doritos piment. Tu restes sur ta ligne du non-équilibré – tu as toujours été cohérente dans tes choix de vie. Tu gardes ton pyjama – tu ne vois pas l’intérêt de te changer pour 5h de journée. Tu n’applaudis que très rapidement au balcon car tu n’es plus maquillée ( tu mets cependant un point d’honneur à rester propre et à te doucher deux fois par jour 14h- 20h : cela te rappelle que tu es toujours alive).
Semaines à venir : Tu as compris que non tu n’en sortiras pas plus mince (pizza picard, pates bolo, fromage chips et j’ajouterai même cacahuètes pour les apéros ‘house party’ qui te font juste déculpabiliser de boire seule et te concèdent une pseudo sociabilité), plus musclée (exit les vidéos de dingos qui sautent partout dans leur 20m2 genre tout est normal et c’est super cool – allo quoi ) et plus cultivée (tu n’as pas relu l’œuvre de Balzac, tu as maté tout ce que Netflix a bien voulu mettre sur sa plateforme). Tu fais confiance aux soignants et aux scientifiques pour te sortir de ce merdier (les seuls que tu peux encore croire et soutenir) et tu ne sors plus du tout (racines noires, manucure pourrie, poids, boutons de confinement – sur le front (wtf ? )). Tu te dis que le meilleur est à venir, tu remercies ceux qui sont sur le front au péril de leur vie, et tu te répètes que tu as la chance de ne pas être malade. Amen.