Florence Foresti rappelle parfaitement que quand nous sommes bourrées nous nous sentons riches – on rentre avec des tas de tickets de CB car on a payé toutes les tournées – célibataires – quelle que soit notre situation nous sommes libres de notre destinée, libres de changer de vie, libres de nous prouver que tout est possible, et surtout irrésistibles – 20 ans de moins, drôles, intrépides, belles, la Gisèle Bundchen du comptoir, la Bill Gates du business, la Beyoncé du twerk. La perle rare toute champagnisée qui s’épanouit avec sa coupette au fil des heures qui passent.
Je rajouterai aussi que nous avons un besoin irrépressible de communiquer, et de communiquer de préférence avec des mecs que nous ne voyons plus depuis des années ou bien que nous ne connaissons pas bien.
On a une envie subite de briser ou re-briser la glace – la bouche pleine de glaçons- sans aucune retenue car dans ces moments là : on ne se dit qu’une chose ‘on ne vit qu’une fois’ et une autre chose ‘putain c’est maintenant ou jamais ‘.
Le contact renoué peut être surprenant. Mais ça on ne le voit qu’au réveil avec le fameux : ‘oh merde, je crois que j’ai envoyé des messages hier soir’.
On se jette alors sur son tel pour checker la conversation haute en couleurs de 3/4h du matin.
Pour le 1er de l’an par exemple, nous pouvons dire à un ex avec lequel nous sommes sorties 3 mois – et encore – il y a longtemps et de manière totalement insipide qu’il a beaucoup compté pour nous : « Notre histoire était fantastique, j’y pense encore et toujours (alors que vous ne savez même plus comment cela s’est terminé) et je te souhaite une magnifique année pleine de surprises ». C’est alors que le type un peu choqué peut vous répondre que c’est très sympa et qu’il vous souhaite une bonne année.
Le bilan de ce cas d’étude est positif car au moins vous avez eu une réponse car le no-reply aurait pu être le signe que vous commenciez l’année avec une énorme hchuma.
Vous pouvez également tenter d’engager une discussion politique avec un mec très sympa – mais marié jusqu’au cou – par ce que dans votre tête, il n’est pas trois heures du matin. Il est juste l’heure d’échanger et d’échanger sur des trucs sérieux qui peuvent vous énerver car vous pouvez avoir l’alcool sérieux. Oui, oui, pour vous la situation politique en France est préoccupante et vous tenez à partager votre analyse de haute voltige.
Je me souviens d’un autre premier de l’an – car les années se suivent mais ne se ressemblent pas – où j’avais écrit un long post politique sur Facebook vers 4h du matin. Un texte bien engagé.
Je me lève tranquille, je checke les RS et là « oh surprise » je vois que j’ai 30 j’aime et une quinzaine de commentaires … Bouffée de chaleur : j’espère avoir été correcte dans mes propos. Grosse transpiration. Certes, je ne suis pas suivie par des millions de personnes mais cela serait quand même dommage de se griller de cette manière. Et là : « merci mon dieu », j’ai fait une intervention parfaite cad sans faute d’orthographe, sans propos déplacé, bref un truc qui tenait très bien la route. J’étais passée à ça de la catastrophe.
Pour éviter de tenter une quelconque approche amicale, professionnelle ou autre… bourrée en 2020, il faut s’en tenir à une résolution simple : ne pas toucher son i-phone, Samsung ou whathever après 3 verres. Il faut se motiver, motiver ses amies et tenir le cap. On peut le faire : Bonne année à toutes !